By Un ouragan d’une intensité historique
L’ouragan Melissa, de catégorie 5 – la plus élevée sur l’échelle de Saffir-Simpson – a touché la Jamaïque le 28 octobre 2025, avec des vents soutenus atteignant près de 300 km/h, faisant d’elle l’ouragan le plus puissant jamais enregistré dans le pays. Avant même son arrivée sur la terre ferme, l’ouragan a déjà causé au moins sept morts : trois en Jamaïque, trois en Haïti et un en République dominicaine.
Selon la Croix-Rouge, 1,5 million de personnes pourraient être touchées, soit plus de la moitié de la population jamaïcaine, avec des conséquences majeures sur les services essentiels, l’accès aux vivres, l’électricité et les infrastructures.
Préparatifs et mesures d’urgence
Face à l’ampleur de la tempête, le gouvernement jamaïcain a pris des mesures drastiques :
- Fermeture des ports et de l’aéroport international,
- Ouverture de 881 abris pour la population,
- Evacuation des zones à risque, notamment dans l’ouest du pays, considéré comme le plus exposé.
Le Premier ministre Andrew Holness a averti :
« Je ne pense pas qu’une seule infrastructure de cette région puisse résister. Il pourrait y avoir d’importantes destructions. »
Malgré ces mesures, certains habitants ont choisi de rester dans leurs maisons, par crainte des conditions dans les abris ou par refus de quitter leurs biens.
Des habitants en alerte maximale
Dans le sud de la Jamaïque, à Flagaman et à Port-Royal, habitants et commerçants ont multiplié les préparatifs : sécurisation des fenêtres avec des plaques de tôle, renforcement des portes avec des blocs de ciment, stockage de vivres et de matériel de survie.
Certains citoyens ont ouvert leurs magasins ou leurs maisons pour héberger les plus vulnérables. Les témoignages font état d’une attente anxiogène, où l’angoisse et la peur de la destruction se mêlent à la résilience quotidienne.
Conséquences immédiates : électricité, inondations et glissements de terrain
Au moment de l’atterrissage, environ 240 000 foyers étaient privés d’électricité. Les hôpitaux essentiels restent alimentés grâce aux générateurs. L’ouragan, progressant très lentement à 4 km/h, augmente le risque de crues soudaines et de glissements de terrain, aggravé par des sols déjà saturés par les pluies des semaines précédentes.
Les autorités mettent en garde contre :
- Des vents destructeurs dépassant 300 km/h,
- Des inondations massives et des glissements de terrain dans les zones côtières et montagneuses,
- La perturbation des routes et des communications.
Le changement climatique amplifie la menace
Selon le climatologue Daniel Gilford, le changement climatique intensifie tous les aspects les plus néfastes des ouragans : plus de pluie, des submersions côtières plus fortes, des rafales prolongées. Melissa illustre ce phénomène, s’annonçant comme un exemple des catastrophes extrêmes qui risquent de se multiplier dans la région.
Haïti et la République dominicaine également touchées
Avant d’atteindre la Jamaïque, Melissa a déjà fait trois morts en Haïti et un en République dominicaine, provoquant des inondations et des perturbations sur les côtes. La République dominicaine reste en alerte aux inondations, notamment dans le sud-ouest et les zones frontalières avec Haïti. Les autorités ont recommandé de maintenir les petites embarcations au port.
Désinformation et vigilance numérique
Alors que l’ouragan approchait, des vidéos manipulées via l’IA ont circulé sur les réseaux sociaux, montrant des habitants en train de naviguer ou de faire la fête. Ces contenus ont été largement signalés et supprimés par TikTok et d’autres plateformes, mais soulignent le rôle critique de l’information fiable en période de catastrophe.
Les forces armées et les “Hurricane Hunters” à l’œuvre
Des missions aériennes menées par le 53e escadron de reconnaissance météorologique américain, surnommé Hurricane Hunters, ont permis de surveiller la progression et l’intensité de Melissa, fournissant des données essentielles pour anticiper les impacts sur la population et les infrastructures.
Une tempête historique et ses implications
Melissa est qualifiée par l’Organisation météorologique mondiale comme la tempête du siècle pour la Jamaïque. Sa combinaison de vents extrêmes, de progression lente et de sols saturés la rend particulièrement dangereuse. Les experts préviennent que les conséquences pourraient durer plusieurs jours, avec des effets socio-économiques significatifs : destruction de logements, pertes agricoles, coupures prolongées de l’électricité et déplacements massifs de population.
Une région à risque face aux catastrophes extrêmes
L’ouragan Melissa rappelle tragiquement que la Caraïbe reste extrêmement vulnérable aux événements climatiques extrêmes, accentués par le changement climatique. Jamaïque, Haïti et République dominicaine devront mobiliser tous leurs moyens pour protéger la vie des citoyens et reconstruire rapidement les infrastructures détruites.
La tempête Melissa, par sa puissance et sa lente progression, pourrait laisser une empreinte durable dans l’histoire récente des catastrophes naturelles dans la région.
